Histoire de la Belgique, 1830-2004
EAN13
9782871066521
Éditeur
Le Cri
Date de publication
Langue
français
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Histoire de la Belgique

1830-2004

Le Cri

Livre numérique

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L’esprit partisan du roi des Pay-Bas qui réservait aux Hollandais la majorité
des postes de commande de l’État, de l’administration et de l’armée, ne
laissait aux jeunes intellectuels belges que deux débouchés : le barreau et le
journalisme. Ils s’y jetèrent avec la fougue de leur âge, passionnés par le
spectacle qu’offrait le monde puissamment travaillé par les ferments du
libéralisme et du nationalisme. Dans le Mathieu Laensberg de Liège, fondé par
Paul Devaux, Charles Rogier et Joseph Lebeau, les libéraux combattaient les
abus du pouvoir et s’efforçaient de former un esprit public. À peu près en
même temps, Sylvain Van de Weyer, Jean-Baptiste Nothomb, Édouard Ducpétiaux et
Louis de Potter apportaient un sang nouveau au Courrier des Pays-Bas de
Bruxelles et donnèrent une orientation plus hardie à la vieille gazette
libérale. Dans les Journaux catholiques — Le Spectateur belge, Le Catholique
des Pays-Bas, Le Courrier de la Meuse — Constantin de Gerlache, Félix de
Merode, l’abbé de Haerne et autres Bartels réclamaient la liberté en tout et
pour tous.
En se lisant et commentant réciproquement, journalistes libéraux et
catholiques se sentirent de plus en plus proches. En 1828, l’union des
opposants était conclue ; il ne lui manquait que le sceau final. Le
gouvernement l’apposa en envoyant Louis de Potter dans la prison des Petits
Carmes où se trouvait déjà Ducpétiaux accusé d’avoir critiqué le régime
pénitentiaire !
La vigueur de la presse unioniste donna aux députés belges des États généraux,
jusqu’alors assez effacés, une « espèce de fièvre du bien public ». Désormais
l’assemblée ne se répartit plus en catholiques et en libéraux et calvinistes,
mais en Belges et en Hollandais. En même temps que circulaient des pétitions
en faveur de la liberté de la presse et de la fin du pouvoir personnel, les
débats âpres et véhéments aux États généraux révélèrent le caractère
inévitable du divorce. Aux premiers jours du printemps 1830, les diplomates
habitués à flairer les catastrophes ne se faisaient plus aucune illusion sur
l’avenir de l’amalgame…

À PROPOS DE L'AUTEUR

Georges-Henri Dumont est agrégé d’histoire (Université de Louvain), ancien
conservateur aux Musées royaux d’Art et d’Histoire, professeur honoraire à
l’Institut catholique des hautes études commerciales, il a dirigé le cabinet
de plusieurs ministres de la Culture française en Belgique. Ancien membre du
Conseil exécutif de l’UNESCO, il préside au sein de cette organisation le
comité international pour l’édition de la monumentale Histoire du
développement scientifique et culturel de l’humanité. Il est membre de
l’Académie royale de langue et de littérature françaises. Parmi ses nombreux
ouvrages, on notera sa Chronologie de la Belgique 1830 à nos jours (Le Cri),
et son Histoire de Bruxelles (Le Cri). Son essai sur Léopold II (Fayard, 1990)
a reçu le grand prix de la biographie de l’Académie française.
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