Lucile S.

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27 août 2022

Si seulement s’oublier

L’exil et ses souffrances sont au cœur de ce roman profondément humaniste, centré sur une trentenaire arrivée en France après avoir fui la répression politique en République Démocratique du Congo. Conservant de lourds traumatismes de son emprisonnement, Bibiche vivra une longue période d’errance administrative en France dans l’espoir d’obtenir le statut de réfugiée. Dans cette autre prison du temps qui s’écoule lentement en centre d’accueil, illuminée seulement par une bouleversante histoire d’amitié, comment renaître une fois de plus alors que l’absurdité des procédures condamne aux perpétuelles réminiscences d’un trop lourd passé ? Un livre-hommage au courage de celles et ceux qui affrontent l’exil et trouvent en eux les ressources pour se reconstruire.

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27 août 2022

« C’est fini. »

Un professeur d’université se retrouve enfermé dans un hangar surveillé, en compagnie de centaines d’autres hommes, après avoir été enlevé en pleine rue. De ce point de départ choc, l’autrice, grâce à une écriture immersive et un rythme soutenu, fait traverser au lecteur les mêmes épreuves que cet homme totalement perdu, qui finit par voir se dessiner l’impensable : et si son enseignement avait été appliqué à la lettre par ses étudiants, portés par le souffle de leur jeunesse ? Car c’est bien d’un renversement sociétal complet dont il est question dans ce court texte, où la beauté, mais pas forcément celle des communautés humaines, finit par triompher.

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17 août 2022

La part secrète du profit

Ce n’est pas l’histoire d’un banquier anarchiste, mais une ode à l’effervescence intellectuelle, à la poésie et au désir, alliée à une réflexion exigeante sur la ruine et la dilapidation de nos mondes, pourtant toujours debout. Ce n’est pas le récit du parcours atypique d’un homme, épris de philosophie, qui renoncerait à ses idéaux en plongeant éperdument dans la sphère économique. Voyez-y une chronique de ce qui aurait pu être un anéantissement, mais qui s’avère une révélation à soi-même à travers le foisonnement des intuitions, s’attachant moins aux péripéties qu’à l’éclosion du sensuel. Sans négliger un bel éloge de la solitude choisie, comme manière d’être pleinement au monde.

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15 août 2022

Revoir Ajar

Fanta la Parisienne accompagne la dépouille de sa grand-mère dans son pays d’origine, la Mauritanie. Sur place, le choc de la découverte de ses origines familiales est immense. Dans une démarche quasi-journalistique, elle raconte le courage et l’abnégation de son père, parti d’Ajar dans le désert, passant par Dakar pour y trouver l’amour, puis les cales d’un bateau vers la France, ce pays de tous les espoirs qui vont se heurter aux murs des réalités économiques et des complexités administratives. Un témoignage sincère pour dire cet homme dans toute sa singularité, en forme de réconciliation(s).

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15 août 2022

Ça s’est joué à ça

Qui se souvient d’Augustin Mouchot ? Peut-être figurerait-il aujourd’hui au programme de tous les écoliers du pays pour les applications industrielles de son four solaire, mais cela, seulement s’il n’avait pas plu ce jour-là. Ou si la guerre franco-prussienne avait été évitée. Et puis, s’il avait finalement décroché cette subvention, s’il n’avait pas été aussi chétif et réservé, s’il n’avait pas placé sa confiance auprès de ce redoutable beau parleur... À travers les contingences qui définissent les contours des destinées individuelles, cette histoire en forme de réparation vient nous rappeler combien est ténue la frontière entre l’inventeur de génie et le fou incompris.