Yv

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Je lis, je lis, je lis, depuis longtemps. De tout, mais essentiellement des romans. Pas très original, mais peu de lectures "médiatiques". Mon vrai plaisir est de découvrir des auteurs et/ou des éditeurs peu connus et qui valent le coup.

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24 décembre 2018

Comment dire que ce roman est d'une part formidable et d'autre part ultra original et troublant voire par moments dérangeant ? C'est cru, violent, ironique, dur, l'humour est - pléonastiquement, comme disait P. Desproges - noir, très noir, désespéré, désabusé. Néanmoins et aussi dérangeant et dans certains - rares - passages, aussi difficile à lire soit-il, il n'est pas de ces livres qui dépriment ou mettent le blues pour le reste de la journée. Gildas Guyot réussit le tour de force de parler d'un homme détruit qui tente de passer outre ses démons pour vivre, qui parfois n'y parvient pas, qui donc vit des choses violentes, sans jamais plomber son roman. C'est le ton adopté entre gravité et humour, toujours au détour d'une phrase un peu dure, un mot, une expression qui force le sourire et détend un peu l'ambiance. "Physiquement, et en dehors de mes désordres digestifs, je reprenais du poil de la bête. La mort m'évitait à un point tel que le doute n'était plus possible quant à ses intentions de me nuire." (p.49). Ou encore cet extrait que j'aime beaucoup, s'agissant des débuts de la Seconde Guerre mondiale (mais qu'on peut sans doute élargir) : "Heureusement, il est une tradition dans ce pays qui consiste à remplacer un incompétent par un irresponsable et en juin 40, Reynaud démissionna pour que Pétain le supplante." (p.176)

Dans l'écriture de Gildas Guyot, tous les mots comptent et il est souvent utile de lire entre les lignes ou entre les mots pour saisir encore mieux les double sens ou les appuis fins, des sortes d'images subliminales. C'est très bien vu et très maîtrisé, surtout pour un premier roman.

Je me suis régalé dans ce roman très inventif, glauque et noir, avec cet homme franchement bizarre, intérieurement torturé, un personnage original et fort comme on en voit peu en littérature, de ceux qui marquent. Ajoutons une écriture particulièrement soignée, travaillée pour que chaque mot ait un sens - voire un double sens - et alors vous aurez en mains - parce que ce sera inévitable - un véritable coup de cœur.

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24 décembre 2018

Nouvelle aventure pour le jeune gendarme de la révolution qui ne sait toujours pas quel parti adopter. Une monarchie constitutionnelle comme son mentor La Fayette ? Une république, comme beaucoup des gens qu'il côtoie et vers laquelle le poussent ses souhaits les plus enfouis ? Au cœur des petites manipulations, des atrocités, des arrangements, il est plutôt dégoûté et ne parvient donc pas à prendre parti. En attendant, c'est à La Fayette et à la mission que celui-ci lui a confié qu'il est fidèle. Il mettra tout en œuvre pour parvenir à comprendre l'histoire dans laquelle il est embarqué avec son fidèle Joseph, jeune boiteux qu'il a recueilli et qui le sert.

Dans la description que JC Portes fait du Paris de l'époque, on sent que tout peut exploser à n'importe quel moment, il suffirait d'un presque rien pour que la situation dégénère. Le peuple est fatigué, en colère et chauffé à blanc par quelques orateurs et extrémistes, qui n'hésitent pas à vilipender et jeter en pâture ceux qui leur résistent. Évidemment, toute ressemblance avec des faits présents est fortuite.

Comme d'habitude, la description de l'époque est fine et sert l'histoire, même si le début est un peu long, le temps de s'imprégner de tous les partis, de savoir qui soutient qui ou quoi, sachant qu'il y a des traîtres, des agents doubles... Puis, une fois le rythme pris, on plonge avec bonheur dans la Révolution avec Victor, Joseph, leur amie Olympe de Gouges qui n'hésite pas à prendre des risques, à publier des pamphlets assassins.

L'intrigue paraît alambiquée, elle ne l'est pas tant que cela à son dénouement, c'est le romancier qui nous balade dans le Paris révolutionnaire et dans les arcanes du pouvoir, dans les bas-fonds des petites manœuvres politiques où tous les coups sont permis même - et surtout - les plus vicieux. Le jeune Victor y laissera des illusions. À chaque tome, on le voit changer un peu, celui-ci étant sans doute celui où il comprend qu'il va devoir faire des choix importants. Un jeune héros récurrent qui évolue, qui se pose des questions existentielles sur lui et la société de son époque. Suite au prochain numéro. J'ai hâte.

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24 décembre 2018

Je suis désolé de classer ce roman dans ma désormais célèbre rubrique Ça coince !, parce que généralement, j'aime bien les éditions Alma. Mais je dois piteusement avouer que je n'ai rien compris. Je navigue dans les pages de ce livre totalement dans le brouillard, un bien épais, pas du genre à se lever en fin de matinée pour laisser place au soleil, non un tenace qui ne laissera pas un rayon passer. En outre, si je ne suis pas insensible à la cause animale, le véganisme me pose question, quant à l'équilibre alimentaire notamment, mais aussi dans la vision intolérante de certains tenants de cette doctrine. Je mange peu de viande, un peu quand même, fais attention à l'origine, les conditions d'élevage et tout et tout... Que chacun puisse faire ce qu'il veut dans le respect des uns et des autres - animaux compris - et allez en paix. Amen !

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24 décembre 2018

Que dire qui ne serait pas méchant ? Rien ! Purement étasunien - ce n'est pas une injure, c'est juste pour dire combien ce livre est archétypal, construit selon un plan très établi, qui a fait ses preuves... rien d'original -, avec une foultitude de références cinématographiques et/ou people que je n'ai pas. Mais qu'est-ce qui m'a pris d'ouvrir ce roman qui est bourré de digressions inintéressantes, oiseuses, de longueurs ?

Bref, je fuis, mais avant, je referme le bouquin même pas fini, ça n'en vaut pas la peine.

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24 décembre 2018

Nouveau venu chez Palémon et dans le roman historique, François Le Roy - dit Faňch - devrait s'y tailler une belle place. En effet, j'ai pris plaisir à faire sa connaissance et à arpenter avec lui les rues de Quimper d'il y a 160 ans. Ce que j'ai trouvé vraiment bien fait, c'est que tout en ayant à chaque ligne, à l'esprit, l'époque et la région, François Lange ne s'oblige pas à nous encombrer de détails historiques qui pourraient certes, être intéressants mais aussi rallonger son histoire et la diluer. C'est donc avec ce roman d'à peine 200 pages que naît son héros bien sympathique, ex-soldat, revenu dans sa Bretagne et bien décidé à ne la plus quitter. Sans doute ce court format ne laisse-t-il pas la place à des descriptions détaillées des personnages, mais que l'on se rassure, Faňch et son équipe reviendront et petit à petit, nous en apprendrons plus sur eux et sur la vie en Bretagne au mitan du XIXème siècle. Laissons-le s'installer tranquillement. Pas tant que cela d'ailleurs, puisque sur une double enquête, il ne chôme pas et se révèle chanceux et fin limier sachant tirer parti de chaque mot ou phrase entendus. La double intrigue maintient les lecteurs en alerte, et si celle des cambriolages est classique, celle concernant le meurtre de l'antiquaire l'est moins, s'appuie sur des faits historiques et donne le ton de cette série.

Faňch n'est pas le plus intelligent des flics de papier, mais il a bonne mémoire, est plutôt fin stratège et entraîné aux combats. Opiniâtre, il suscite le respect de ses hommes et de ses supérieurs.

Vraiment très plaisantes ces aventures de Faňch Le Roy, documentées, instructives sans être lourdes, distrayantes et fort bien menées sur un fond historique solide. Tout pour plaire. Vite, la suite...