Une lecture joyeusement désespérante et terriblement caustique. Assurément, il y a du Edgar Hilsenrath chez Andreï Siniavski, un regard désabusé sur la société, une plume furibarde et acérée qui manie aussi bien l'ironie que l'autodérision, l'âme slave en plus.

Oh, qu'il est beau ce premier roman ! L'effroyable et extraordinaire destin brisé d'Etienne Delandre, communard proscrit qui, comme parmi tant d'autres camarades, s'est battu pour ses convictions tout en sachant le prix à payer : l'exil vers l'archipel calédonien. Des individus de tous horizons mais unis par leur seul courage. Un livre sur les anonymes de la Commune, mélancolique, d'une résilience rare et profondément humaniste.

Sergio Leone n'est plus là, il aurait sûrement apprécié ce western apocalyptique dans cette vaste steppe sibérienne peuplée de cavaliers, descendants des pionniers vivant dans un monde vieillissant. Makepeace est de ceux-là : en guerrière rusée et solitaire, elle entreprend une odyssée dans cette taïga sans foi ni loi, direction le nord, armée de son savoir ancestral et d'un espoir fou : retrouver un semblant de civilisation. Le chemin va être long et périlleux... Laissez-vous porter par ce grand et sublime roman d'aventure. Régal !

Toujours un vrai bonheur de lire Iain Levison, comme on retrouve un vieux complice. Son habileté à jongler avec les destins, son humour délicieusement caustique et l'acuité de son regard sur la société, ses grands travers et ses petits compromis. Un vrai régal une fois encore !

Yougoslavie, 1989. le pays est au bord de l'explosion. Une jeune fille disparaît dans un village de la côte dalmate. C'est le début d'une enquête qui prendra des années... des années de plomb, de persécution, de guerre civile, tout un peuple écrasé par la violence, des familles brisées et une seule toujours à la recherche de Silva, disparue ou assassinée ? Un polar magistral, extrêmement addictif, à propos des destins individuels pris dans le chaos collectif.