Un automne à River Falls, roman

Mike Logan, le shérif de River Falls, broie du noir. Il sait que dans moins d'un mois, sa compagne, Jessica Hurley, va retrouver le chemin de Seattle et des bureaux du FBI pour reprendre son activité de profileuse. Pourtant, il va devoir mettre ses états d'âme de côté quand le corps d'un avocat reconnu est retrouvé électrocuté dans le jacuzzi de sa somptueuse villa sur les hauteurs de la ville. Le même jour, un corps arrive à la morgue, celui d'un SDF, roué de coups et abandonné dans une rivière. Aucun rapport entre ces affaires, si ce n'est qu'il s'agit de deux meurtres. La priorité est bien sûr donnée à l'assassinat de l'avocat. Et la piste du crime de rôdeur est très vite abandonnée, surtout lorsqu'un notaire, lui aussi reconnu, tente de récupérer un dossier dans le coffre de la victime au nez et à la barbe de la police et du FBI. L'enquête démarre tandis que, automne oblige, les cours reprennent à l'université. Nouveaux venus, Kyle et Stuart Simmons tentent d'intégrer une fraternité tout en dissimulant qu'ils sont frères, jumeaux même, malgré leurs nombreuses différences.

Après l'inoubliable Sept jours à River Falls, on pouvait s'inquiéter des capacités d'Alexis Aubenque à reproduire un tel chef-d'œuvre. Mais son ''talent'' est intact. Scénario sans originalité, psychologie des personnages taillée au burin, clichés en pagaille... ce cher Alexis n'a pas changé d'un iota ce qui fait la force de ses polars. Son couple vedette roucoule, madame est parfaite, monsieur est un vrai con. Sur le campus, les étudiants sont toujours aussi creux. Les filles sont des bimbos décérébrées, les garçons sont, soit des athlètes bourrés de testostérone, soit des geeks mal dans leur peau. Les riches sont des ordures, les SDF des philosophes. Il y a aussi un serial killer et un vengeur, pas masqué, à qui l'on pardonne tout, tant ses motivations sont émouvantes. La morale est sauve quand la profileuse plus que parfaite émet quelques réservés du bout des lèvres. La série de meurtres qui secoue River Falls a tout de même l'avantage de prolonger le séjour de la belle du shérif, laquelle envisage d'ailleurs de s'installer définitivement avec le macho obtus et caractériel qu'elle aime à appeler ''mon homme''. Une condition à cela : qu'il lui dise une fois pour toute pourquoi il l'a quittée du temps où ils s'aimaient à Seattle. Mais l'homme préfère se taire. Comme Hurley, le lecteur devra patienter... On brûle d'impatience !