Rome et la conquête du monde méditerranéen (264-27 av. J.-C.). Tome 2, Genèse d'un empire
EAN13
9782130638551
Éditeur
PUF
Date de publication
Collection
Nouvelle Clio
Langue
français
Langue d'origine
français
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Rome et la conquête du monde méditerranéen (264-27 av. J.-C.). Tome 2

Genèse d'un empire

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Les Romains eux-mêmes écrivaient l’histoire consulat par consulat, mais cette
approche ne conviendrait pas à une conquête qui fut polymorphe en raison des
différences géographiques ainsi que des stratégies, de l’organisation
politique et de l’état socio-économique des vaincus. Conquête mise à part,
qu’y eut-il de commun entre les âpres guerres puniques, la longue soumission
des Ibères, la rapide destruction des Grecs et la guerre des Gaules ? Certains
furent menaçants, d’autres résistèrent longtemps dans leur pays sans jamais
menacer l’imperium, d’autres encore étaient profondément divisés entre eux au
point parfois de préférer l’envahisseur à leur voisin. Rome les a certes tous
vaincus, mais jamais de la même manière, ne serait-ce qu’en raison de leurs
différentes façons de combattre. Ce second tome adopte par conséquent une
démarche thématique, vaincu par vaincu plutôt que consul par consul.
L’approche polycentriste ne réduit pas les peuples à leur rôle d’adversaire
temporaire de Rome, mais en dégage les caractérisques essentielles, les forces
et les faiblesses, le génie propre à chacun d’eux. L’analyse de Carthage est à
cet égard la plus éclairante, parce qu’elle ne se réduit pas à la reprise des
commentaires, nécessairement biaisés par l’ignorance et l’hostilité, des
nombreux écrivains grecs et latins. Elle remet en question de nombreux
préjugés et s’appuie notamment sur les découvertes récentes des sémitisants
pour expliquer les institutions carthaginoises et réfuter nombre de lieux
communs tels que l’origine essentiellement commerciale de la richesse punique
ou le manque de pugnacité des Puniques accoutumés à recourir au mercenariat
par peur d’exposer leur propre sang. L’analyse de Carthage, la puissance la
plus dangereuse pour Rome et par beaucoup d’aspects le plus original de ses
adversaires, est érigée en méthode pour le reste de l’ouvrage, tant il s’agit
sans doute du chapitre le plus précieux de tous. Les modalités d’exploitation
varient en outre en fonction des pays conquis, et si la politique de la praeda
reste la norme s’esquissent dès cette époque des tentatives d’organisation
durable des espaces et des peuple conquis sur un autre mode que la fides, dont
les Etoliens demandaient au Sénat en quoi elle était différente de
l’esclavage. L’histoire de la conquête est aussi celle de l’apprentissage de
l’exercice de la domination, qui ne saurait se réduire aux formes
traditionnelles de relation avec l’hostis issues de la plus haute Antiquité.
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