Esclavage domestique
EAN13
9782362371752
Éditeur
Sabine Fournier
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Esclavage domestique

Sabine Fournier

Livre numérique

  • Aide EAN13 : 9782362371752
    • Fichier EPUB, libre d'utilisation
    9.99
**Extrait**


Michel Benoin poussa un soupir en jetant un regard à son radio-réveil. Une
heure trente-deux du matin. La nuit noire. Le sommeil le fuyait une fois
encore. Allongée à ses côtés, Sabine dormait paisiblement. Ils avaient fait
l’amour après le film du soir, dans le noir, comme d’habitude. Huit mois
qu’ils étaient mariés et elle refusait toujours de se montrer nue en pleine
lumière. Il fallait que ça se passe dans le noir, au lit. Pas de fantaisies.
Des attouchements, des caresses, la pénétration… ensuite Sabine s’endormait,
apparemment comblée.
Cette manière de faire agaçait de plus en plus le jeune mari avide de
sensations nouvelles. Mais Michel aimait Sabine et ne voulait pas la tromper.
Il avait déjà essayé de lui dire que leurs rapports ne le satisfaisaient pas ;
elle n’avait rien voulu entendre. Il avait envie de la voir nue en pleine
lumière, d’explorer des doigts et des yeux ses orifices intimes, crevait
d’envie aussi de lui lécher la chatte (privauté qu’elle refusait absolument),
de la sodomiser même (il ne fallait surtout pas aborder le sujet !). Il
caressait surtout le rêve d’expérimenter avec elle des jeux sadomaso
(l’avouer, c’eût été la séparation immédiate).
La pudeur de Sabine venait de l’éducation qu’elle avait reçue. Dans sa famille
catholique italienne, le sexe avait toujours été traité sur un mode grotesque.
Malgré une sensualité débordante, Sabine cherchait à canaliser ses pulsions
sexuelles pour demeurer dans la norme familiale. Michel s’étira. Non,
décidément, le sommeil ne viendrait pas. Il se leva sans bruit, quitta la
chambre en caleçon, se rendit dans la cuisine du petit trois-pièces pour
allumer une cigarette dans le noir. Par la fenêtre ouverte, il observait la
rue plongée dans la pénombre. A cette heure, la moitié des réverbères ne
fonctionnaient plus. Il faisait doux en ces derniers jours de septembre…
Michel tira une longue bouffée. En plus des envies qui lui donnaient des
érections nocturnes, il devait « gérer » un autre problème, dont il n’avait
rien dit à sa femme. Sur un coup de tête, il venait de démissionner de son
poste d’opérateur chez AFUL, après une altercation avec madame Buigros, la
responsable de la sécurité. Ses comptes étaient dans le rouge, il ne
percevrait pas d’Assedic, la banque lui avait déjà fait part de son
inquiétude. Sa recherche d’un nouvel emploi n’avait rien donné jusque-là, et
Sabine ne travaillait qu’à mi-temps dans un supermarché.
Il recracha la fumée bleutée en se penchant à la fenêtre. Ses problèmes
d’argent deviendraient vite insurmontables ; il ne pourrait plus les cacher
longtemps à sa femme. Il avait déjà calculé que dans moins de deux semaines,
on lui bloquerait sa carte bancaire. Il fallait trouver une solution au plus
vite. Décrocher un job qui lui permettrait d’argumenter la demande d’un prêt,
d’éponger ses dettes, de revenir à une situation confortable…
Tous les matins, Michel quittait le domicile conjugal en faisant croire qu’il
partait travailler. Mais les jours où Sabine allait à son supermarché, il se
hâtait de rentrer. Les autres jours, il les passait à errer dans Falbourg et
ses environs. C’est ainsi qu’il avait rencontré Victor, dans un bar de la rue
du Monastère. Obsédé sexuel, voyeur, pervers, Victor connaissait tous les
coins chauds de la ville.
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