Matatoune V.

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Pourquoi ce titre « vagabonderautourdesoi »? Qu’on parte à l’autre bout du monde, au bout de notre rue, qu’on se concentre sur la lecture d’une phrase, à la vue d’un tableau, à l’écoute d’une musique, à la vue d’un film, d’une pièce de théâtre, etc. j’ apprends chaque jour un peu sur le monde et sur moi ! (…)

18,90
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2 septembre 2021

Agréable

Pour la rentrée littéraire 2021, Camille de Peretti propose avec Les rêveurs définitifs une réflexion sur les freins que chacun s’inventent pour ne pas se sentir bien dans son quotidien. A travers trois âges de la vie, la vie se décline aléatoire, incertaine et inquiétante alors le recours aux rêves éveillés, d’un ailleurs, d’une situation différente ou d’un avenir plus rose, est une manière pour supporter le quotidien.
Dans la famille Tence, il y a la mère, Emma, qui vit son rêve ou rêve sa vie. Puis vient le fils, Quentin, collégien ordinaire en troisième avec son avatar, Shrimp, beaucoup plus débrouillard, beaucoup moins timide et terriblement plus expérimenté. Quentin rêve de scotcher ses profs avec des réparties à la « Shrimp » et de se délecter de leurs mines stupéfaites. Et, puis, il y a aussi la grand-mère, Martine, vingt ans en 68, sténodactylo devenue secrétaire de direction auprès de son avocat, Alain. Il lui aura fallu dix ans pour s’affirmer et arrêter cette relation adultère pour s’assumer en femme seule élevant son enfant.
Emma est traductrice de romances ou de romans Feel-Good. Seules les couleurs pastelles des couvertures changent…. Évidemment, Emma aimerait tellement écrire son premier roman et que ce soit un succès retentissant !
Normalement, Emma se débrouille malgré sa phobie administrative. Mais, là, les impôts se font pressants et lui réclame cinq mille euros ! Au fil de l’inquiétude et des tentatives d’Emma, Camille de Peretti déroule la vie de ses personnages : Quentin et ses compétences de hacker, Emma et son romantisme incorrigible et Martine avec ses peurs irrationnelles.
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Proches de victimes d'attentats : les grands oubliés

Grasset

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1 septembre 2021

Important !

Le procès des attentats de janvier 2015 a eu lieu et Camille Emmanuelle reprend sa plume pour clarifier le concept de victime indirecte et collatérale dans son essai autobiographique Ricochets. Ainsi, en analysant ses ressentis et son vécu de victime par ricochets auprès d’un blessé psychique, l’écrivaine tente de comprendre ce que traversent les personnes qui les accompagnent et de dresser un bilan juridique, psychologique et intime de ce nouveau concept.
Journaliste spécialisée sur les questions de la sexualité et du féminisme, Camille Emmanuelle connait Luz, dessinateur, depuis quelques temps avant les attentats. Luz est arrivé en retard à la conférence de rédaction, ce triste jour de 7 janvier 2015.Il n’a pas été blessé physiquement, mais les retentissements psychiques ont été conséquents !
Camille Emmanuelle convoque ses souvenirs, et les plus futiles ne sont pas les moins signifiants, pour décrire son attitude dès le début de ce drame : soutenir Luz quitte à s’oublier soi-même ! Ce n’est pas une enquête de journaliste en empathie pour les victimes indirectes. C’est le récit de cette victime qui élargit ses recherches à des spécialistes pour soutenir ses impressions et son analyse sous forme d’entretien, de rencontres ou de lectures.
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31 août 2021

Une nopuvelle écrivaine

Premier roman de Lou Kanche, Rien que le soleil, titre extrait du Barbe Bleue de Perrault raconte une année scolaire de la vie d’une jeune femme confrontée à ses rêves inassouvis d’une vie différente et son quotidien devenu, au fil des mois, banal et routinier. Une voix littéraire se découvre certainement en cette rentrée littéraire !
Norah Baume est une jeune professeure de Lettres mutée à Garches lès Gonesse en banlieue parisienne. C’est la rentrée dans son lycée. Débarque en retard dans sa classe un adolescent sûr de son pouvoir attractif, avec une confiance décuplée de son charme et qui s’amuse du trouble croissant de son enseignante.
L’ennui et le costume trop étriqué du professeur font que Norah a de plus en plus de mal à tenir son rôle, surtout que l’image de l’adolescent commence à l’obséder. La routine ne suffit plus à effacer le vide de son existence, comparé à ce qu’elle avait imaginé. De plus, il y a six mois, son père est décédé.
Norah continue à proposer ses cours en perdant de plus en plus son enthousiasme. Ainsi, avec un extrait de la Chartreuse de Parme de Stendhal, elle bâtit sa séquence pédagogique autour de la modernité du personnage en littérature : Alors, le héros, Fabrice Del Dongo est subjugué par la beauté d’un valet. Il arrête son geste criminel pour ne pas ternir cette image parfaite. C’est une métaphore du trouble ressenti par l’enseignante qui découvre, en circulant dans les rangs, que le bel adolescent n’a pas son texte devant lui. Trahison instantanée, le dérapage approche !
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30 août 2021

A découvrir surtout actuellement !

S’il n’en reste qu’une de Patrice Franceschi apporte pour cette rentrée littéraire un souffle d’actualité en permettant à sa journaliste de reconstruire l’histoire de deux combattantes kurdes au destin héroïque époustouflant qui plonge le lecteur au cœur de l’essentiel !
Originaire du Québec, Rachel Casanova est journaliste grand-reporter depuis dix ans à Sidney Match. Son boss Jim Billingman lui propose de partir au pays Rojava, nom ancien du pays Kurde pour écrire un reportage sensible sur leurs combattantes. Si elle réussit, il pourrait aussi devenir un livre. Pourquoi pas !
C’est en visitant Kobané avec son guide, Mohamed, que Rachel exprime l’envie de sortir du circuit habituel et de visiter le cimetière kurde. Alors, juste avant de reprendre l’avion du retour, on la dépose pour trente minutes, montre en main, avant de venir la rechercher. Comme une ville fantôme, elle découvre que presque toutes les tombes ont été saccagées. Mais une tombe deux fois plus grande et plus massive attire son attention. Juste à côté dans un cadre de bois, deux visages de femmes sont photographiées côte à côte : Tekochine et Gulistan.
Rachel va remonter leur histoire, Hevala Tekochine, à peu près quarante ans, et Gulistan, juste vingts ans d’origine yézidi, toutes les deux tuées lors de la dernière offensive turque en 2019. La première était commandante d’un bataillon à Kobané. La seconde, retrouvée sans famille, s’est trouvé auprès des yapajas, combattantes kurdes, et les yapaguès, leurs homologues masculins, une famille, un combat et une mission.
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Roman

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27 août 2021

Un très bon moment de lecture

Avec Artifices, Claire Berest éclaire de tout son talent littéraire l’imbrication de performances d’art contemporain et des souvenirs traumatiques enfouis dans le passé. En abandonnant les personnages féminins aussi très proches du monde de l’art, ce roman plonge son lecteur dans une intrigue particulièrement bien menée sur fond de mal être et d’happening.
Abel Bac fait un cauchemar et entend trifouiller dans la serrure de sa porte d’entrée. C’est la voisine du dessus, complétement ivre, qui s’est trompée d’étage. Gentiment, il décide de l’aider à rejoindre son appartement et l’allonge en dégageant bien sa bouche pour qu’elle ne s’étouffe pas dans son vomi ! Ne pouvant se rendormir, il sort et se fatigue en marchant dans la nuit de Paris. Suspendu depuis une semaine, il a la terrible sensation que son monde s’écroule, lui le flic intègre, méticuleux mais taciturne. Dans quelques jours, l’IGPN le convoque pour donner explications de cette mise à pied sous dénonciation téléphonique anonyme. .
Jérôme Masson, avocat qui la suit depuis le début de sa carrière, téléphone à Mila chaque jour y compris le dimanche. Personne ne connait la véritable identité de Mila bien qu’elle fasse des performances dans le monde entier depuis vingt-ans, un peu comme un Banski en happening. Ses œuvres se vendent des millions chez Chritie’s et Sotheby’s. Sa carrière a commencé en accrochant des poupées grandeur nature à l’ effigie de personnes connues sur des lieux emblématiques comme celle de Jean Moulin sur les pales du Moulin Rouge !
Mais, aujourd’hui, à trente-neuf ans, son anonymat lui pèse. « Mila qui ne s’appelait pas encore Mila » était une jeune fille sérieuse et brillante reçue au bac en 2000 au lycée Paul Bert d’une petite ville du Loiret. C’est d’ailleurs là qu’elle a connu Jérôme.
Abel Bac s’est construit des digues pour domestiquer l’angoisse qui généralement arrive dès qu’une nouveauté pénètre sa vie. Alors, lorsque Elsa, la voisine étudiante en thèse d’histoire de l’art, décide de s’excuser et de lier conversation, Abel fuit. Rien dans sa vie n’est laissé au hasard quitte à développer des tocs en pagaille, des malaises et des cauchemars récurrents. Le seul espace qui le ressource reste son appartement avec toutes ses orchidées, quatre-vint quatorze précisément !
Chroniques complète avec photos ici
https://vagabondageautourdesoi.com/2021/08/27/claire-berest/